Reims ville martyre

La guerre de 1914-1918 causa de très graves dommages au patrimoine bâti, l’armée allemande ayant bombardé, voire dynamité de nombreux édifices avec pour objectif d’affaiblir la cohésion morale des Français.
Reims a été la plus éprouvée par la guerre de 1914 : la ville a subi un bombardement presque continu pendant toute la durée de l’occupation allemande du nord de la France, du 3 septembre 1914 au 5 octobre 1918.
Sa cathédrale, sanctuaire des sacres, apparaît comme le symbole de la barbarie destructrice de la Grande Guerre. Le bombardement dont elle a été la cible est hautement symbolique de la stratégie militaire allemande dès 1914. Prétextant que la terrasse des tours pouvait servir de poste d’observation, l’armée allemande canonne les combles, la charpente prend feu et embrase les échafaudages dressés contre la tour nord bientôt calcinée. Au total, ce sont 350 obus qui furent tirés sur l’édifice, crevant les voûtes de la nef et mutilant 70 statues, dont L’Ange au sourire.
Le coup porté au monument est jugé aussi sacrilège qu’inutile. Les observateurs de l’époque insistent sur la volonté de l’ennemi de détruire la cathédrale, en épargnant les maisons alentour. Les habitants de Reims doivent apprendre à vivre à l’ombre de cet emblème mutilé. Durant la guerre déjà, un débat s’engage sur l’opportunité de laisser le monument en l’état, comme témoignage de la barbarie ennemie. La restauration à l’identique est finalement décidée. Des ruines ne subsisteront que les images documentaires. La reconstruction de la cathédrale ne sera totalement achevée qu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1937.

Voici quelques cartes postales de REIMS dans ces annee de ''bonbardement'.