La guerre dans les monts de Champagne

Une guerre destructrice

L'offensive Allemande atteint la région de Pontfaverger au début de septembre 1914

Le 3 septembre,les troupes Allemandes arrivent à Pontfaverger et à Beine Nauroy. Pendant 3 jours,les habitants connaissent le chaos,les réquisitions et les ordres brutaux.Le 7,tout redevient calme.Les troupes allemandes foncent à la poursuite des français en retraite qui s'accrochent aux marais de St Gond au sud d'Epernay. Les troupes françaises tiennent bon et chassent les Allemands qui fuient en sens inverse.

 

Les villages de Beine Nauroy et Monronvilliers se retrouvent ainsi à une charnière:sur la ligne des Monts, les Allemands sont solidement installés.Sur le Fort de la Pompelle et sur le fort de Brimont,l'artillerie française déploie une défense mobile jusque Tahure et la forêt d’Argonne.

 

La bataille va durer 4 ans.Des dizaines de milliers d'obus sont déversés, toutes les attaques échouent. Dès que l'infanterie française se lance à l’assaut, les allemands sortent de leurs cachettes.

A chaque bombardement, la population civile qui a voulu rester sur place et se réfugie dans les caves. Le 19 mars 1917, c'est l'évacuation générale du front.Les obus continuent à écraser les maisons.Des forêts, il ne reste que des moignons d'arbres calcinés.Partout dans la campagne, c'est la mort...

Des villages,il ne reste que des cendres et des ruines.Impossible de retrouver les rues et les chemins.Partout le sol est creusé de profonds entonnoirs, hérissé de barbelés, sillonné de tranchées dans tous les sens.La craie est à nu.

 

 

 

Les monts de Moronvilliers ont constitué un point d'observation stratégique pour l'armée allemande durant toute la guerre. Leur prise aurait inversé la situation et permis aux Français une vue sur les arrières ennemies.

Préparation de l'offensive

Après la bataille de la Marne en 1914, le front s’est immobilisé sur une ligne qui n’est pas due entièrement au hasard. Les deux adversaires ont cherché à se fixer sur des points stratégiques : lisières de forêts, zones marécageuses, rivières, et surtout, sommets. Cette initiative a été prise par les Allemands puisqu’ils étaient en fin d’avance, voir même en léger recul. Ils ont eu le temps de pouvoir choisir facilement leurs objectifs de fixation, et ont bien choisis : Notre Dame de Lorette, Chemin des Dames, sommets des Vosges et de la Haute Alsace et surtout les monts du massif de Moronvilliers, rares reliefs dans cette vaste plaine. Ces plateaux sont au nombre de sept, d’ouest en est, bien alignés excepté un. Ils commencent à l’est de Nauroy et sont : le mont Cornillet (206m), Blond (211m), Haut (257m), Perthois (232), le Casque (246m), le Téton (237m) et le Sans Nom (210m), qui se termine avec un sommet plus bas (cote 181) vers Vaudésincourt à l’est.

En avril 1917, une offensive généralisée est décidée par les alliés : 9 avril 1917 à Arras et Vimy (surtout afin de faire diversion), 16 avril de Soissons à Reims (retardé de deux jours), 17 avril en Champagne (retardé de deux jours).

La distance entre premières lignes françaises et allemandes varient entre 50m et 500m, mais la distance entre premières lignes françaises et les sommets est de l’ordre de 2000m. L’attaque doit donc se faire sur une grande profondeur, dans un secteur puissamment fortifié par l’adversaire. Le réseau principal de tranchées se situe à mi pente : tranchée de Leopoldshöhe au bois de la Grille, de la tranchée d’Erfurt longeant le Cornillet et le Perthois, continuées par les tranchées du bois du Chien au pied du Casque, du Landtag au pied du Mont-sans-Nom. Les sommets eux même sont fortifiés et deux tunnels à contre pente ont été creusés : le premier au Cornillet constitué par trois galeries plus ou poins parallèles et contenant un bataillon par galerie et le second au mont Perthois (sur le versant nord est), contenant un bataillon (7 officiers, 220 hommes se rendent, encerclés depuis le 30 avril)

Le plan français prévoie deux attaques distinctes : une attaque frontale principale ayant pour but la possession du massif de Moronvilliers, et une attaque secondaire sur le village d’Aubérive et l’organisation du Golfe (situé entre le Mont sans Nom et Aubérive) qui devaient tomber par encerclement.

La préparation d’artillerie commence le 10 avril et doit durer cinq jour pour détruire toutes les lignes allemandes jusqu’à la contrepente incluse. Elle dura en fait sept jours car l’attaque de l’Aisne a été reculé de deux jours, décalant l’attaque en Champagne d’autant.

Le mont cornillet

En avril 1917, les Français multiplient les assauts, toujours sans succès. Ils en lancent un nouveau le 20 mai, préparé avec un soin particulier. Un bombardement d'artillerie intensif dévaste les lignes allemandes. Le poste de commandement ainsi qu'une partie des soldats allemands sont abrités dans un vaste ouvrage souterrain comprenant trois galeries principales parallèles et une galerie transversale, pouvant recevoir trois bataillons, soit plus de 600 hommes au total. Pour réduire cette garnison, les Français ont fait venir deux canons spéciaux, installés à Mourmelon-le-Petit, qui tirent 36 obus de 400 mm pesant 900 kg. Les objectifs visés sont les trois accès aux galeries, au nord du mont, et les puits d'aération, repérés par les avions d'observation. Un obus de 400 tombe dans la cheminée principale d'aération, à l'angle des galeries centrale et transversale, et explose au sol. Des obus asphyxiants tombent aussi aux trois accès des galeries, Est, centrale et Ouest. L'assaut français est lancé sur le flanc sud par trois bataillons du 1er régiment de zouaves. Il se heurte à une résistance qui parait faible et mal organisée et, en une demi-heure, emporte la crête. Sur le versent nord, où se trouvent les accès aux galeries, il y a peu de résistance d'infanterie, contrairement à l'attente. Un détachement de reconnaissance ne trouve pas les accès, qui ont été enterrés par le bombardement.

L'entrée de la galerie Est, bientôt découverte, fait apparaître l'horreur. Les soldats ayant survécu au souffle et au monoxyde de carbone de l'explosion, entièrement équipés et armés pour sortir au combat, se sont rués dans la panique vers les sorties effondrées. Ils sont montés les uns sur les autres sur cinq épaisseurs, se battant pour la vie, et sont morts étouffés, écrasés par leurs camarades, asphyxiés ou tués par leurs baïonnettes. Leurs visages ne laissent pas de doute sur leur effroi et leurs souffrances. À l'intérieur, c'est la cohue des morts. Les Français ne retrouvent que deux soldats vivants. Ils ne peuvent évacuer tous les corps, l'entrée étant les jours suivants sous les feux intensifs de l'artillerie allemande du Mont-Blond, et emmurent ceux qui restent. Ils consolident les parties de galeries utilisables et s'y installent. En juillet 1918, ce sont les grandes offensives alliées. Les troupes françaises progressent au-delà du Mont Cornillet mais doivent se replier. Elles font sauter la galerie Est pour la rendre inutilisable par l'ennemi. Progressant à nouveau, elles quittent bientôt la Champagne.

 

caserne (tranchée montagne de reims )
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reims blockhaus
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caserne ( montagne de reims )
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reims blockhaus
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